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Albert CASTIGLIA-Masterpiece

Albert CASTIGLIA, né en 1969 à New York, a déjà une longue carrière derrière lui, ayant accompagné Junior Wells, Pinetop Perkins mais aussi Sandra Hall, Lurrie Bell et Larry Mc Cray. Il a sorti une dizaine d’albums depuis 2004, et pour être honnête, ceux que j’ai écoutés ne m’ont pas particulièrement marqué. Certes c’est un bon guitariste, mais comme il en existe un paquet d’autres, et malgré la production de Mike Zito sur les derniers opus et la participation de quelques pointures comme Sonny Landreth, je restais sur ma faim.

Aussi Masterpiece est plutôt une excellente surprise, et avec ce CD, l’homme qui s’est établi dans le Sud de la Floride prend tout de suite une autre dimension. Mike Zito est toujours aux manettes et l’album, enregistré au Marz Studio à Nederland (Texas) sort sur son label Gulf Coast Records. L’album puise son inspiration dans des retrouvailles avec une (sa) fille « «Ma fille m'a retrouvé et a ouvert mon univers à une autre famille, y compris deux petits-enfants. Elle a mis en avant le matériau le plus profond que j'ai jamais créé avec ma femme, elles étaient mes muses».

«Bring On The Rain», enflammée par de somptueux chorus, évoque la volonté de se battre contre les coups du sort de la vie. Ce son de guitare traverse l’album et c’est quasiment une révélation, comme si le jeu du guitariste était passé à un autre niveau, avec un feeling nouveau peut-être aussi porté par la qualité des textes. « I Tried to Tell Ya » évoque les difficultés à faire passer un message ou des sentiments, et « Heavy » un constat dur mais lucide sur l’Amérique "La peur et la haine se répandent comme une grippe. / Je suis un étranger dans mon pays et je ne peux rien faire" avec des parties de guitares tout en finesse. Ce constat perdure et s’amplifie avec «Love Will Win the War» qui évoque les tueries de masse dont les USA on fait une triste spécialité «Ces horribles événements m'ont fait penser:« Qu'est-ce qui préoccupe ma fille quand elle dépose ses enfants à l’école? Pense-t-elle le pire ou espère-t-elle le meilleur? J'ai vraiment du mal à jouer cette chanson sans m'étouffer, car je pense à mes petits-enfants quand je la joue. C'est triste, mais je crois que c'est aussi plein d'espoir ». Et «Thoughts And Prayers» qui conspue ceux qui gardent leurs munitions à côté de leurs bibles. Et comment ne pas imaginer dans le titre « Masterpiece » un clin d’œil/référence à Bob Dylan et « When I Paint My Masterpiece » tant dans l’intonation vocale que pour l’accompagnement musical. Superbe mais quelle évolution aussi surprenante qu’inattendue dans la trajectoire du bonhomme

Que dire également de «I Wanna Go Home» qui nous plonge directement dans les grandes heures du Chicago Blues, quand les musiciens se produisaient dans les rues vers Maxwell Street.On tient là un très bon album de blues-rock et l’affirmation d’un grand talent qui a mis beaucoup de temps à éclore, mais cela valait le coup d’attendre !

Dommage que la pochette est moche ! !

Tag(s) : #album
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