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Gary Clark Jr, né à Austin en 1984, a connu une ascension fulgurante. Repéré par Eric Clapton il est invité au Crossroad Guitar Festival en 2010 et sera remercié par God qui dira, au magazine Rolling Stone, lui avoir écrit  « Merci. Vous m’avez donné envie de recommencer à jouer » Buddy Guy, Jeff Beck et Keith Richards en rajoutent une couche et il joue avec les Stones en 2012 et 2013 et assure la première partie de Clapton. Et puis consécration suprème, il est invité à la Maison Blance par Obama qui déclare qu’il est l’avenir du blues.

J’ai assisté à sa prestation en mai 2013 au Royal Albert à Londres, avant Clapton, et force est de reconnaître que je n’avais pas été convaincu, les morceaux étant tous joués sur le même tempo.

De même son album Black and Blu paru en 2012 m’avait semblé assez convenu et inégal.

La sortie d’un double album live permet de faire le point sur les qualités et les défauts de notre homme.

A peine cent minutes pour deux CD, il attaque à l’économie le garçon. A l’évidence le blues est la base de son répertoire, et il paie son tribut avec « Catfish Blues » de Muddy Waters, Three O'Clock Blues de BB King, If Trouble Was Money d’Albert King, When the Sun Goes Down de Leroy Carr et un medley “Third Stone From the Sun / If You Love Me Like You Say”regroupant Jimi Hendrix et Little Johnny Taylor, les autres compositions étant issues de son répertoire personnel.

On commence par les reprises, l’introduction de  « Catfish Blues » est réussie, mais très vite la section rythmique plombe l’atmosphère et le chant « hendrixien » est assez conventionnel ainsi que les chorus de guitare. Même sentiment pour le titre de BB King les envolées renvoient aux guitaristes de blues-rock, ce qui n’est pas une honte, mais manque cruellement d’originalité.

A l’inverse, “If Trouble Was Money” joué sur un tempo proche de l’original est plus convaincant et permet aux guitares de s’exprimer démontrant le feeling de Clark Jr. Juste après  le guitariste cherche à prouver avec « Third Stone From the Sun” qu’il peut faire du Hendrix ce qui n’est pas nécessairement convainquant.

Belle partie d’harmonica dans “When the Sun Goes Down” qui termine le concert ici encore le morceau de Leroy Carr est très bien interprété.

Pour ses propres morceaux, un superbe blues “Please Come Home” où il laisse enfin exprimer son feeling, et une belle version de « When My Train Pulls In » un des morceaux phares du groupe faite pour faire danser le public, et « Don't Owe You a Thang » « la chanson pour le gars assis au bar » un autre classique du set.

Au final, quand il évite le gros son et les interventions un peu faciles, Gary Clark Jr est plutôt bien inspiré et convaincant tant pour les reprises que pour les morceaux qu’il a écrits.

Mais ce live démontre aussi qu’il est à la croisée des chemins, soit il joue du blues pur et il réjouira un public de puristes, soit il amplifie les aspects blues rock de son répertoire et bénéficiera d’une plus vaste audience mais aussi d’une concurrence plus forte.

Alors, il lui faudra bientôt choisir entre le blues des origines et le blues-rock beaucoup plus lucratif.

 

Guy Clark Jr (guitare, chant)

Johnny Radelat (batterie) 

King Zapata (guitare)

Johnny Bradley (basse)

 

1. Catfish Blues (Live) (8:00)
2. Next Door Neighbor Blues (Live) (4:06)
3. Travis County (Live) (3:42)
4. When My Train Pulls In (Live) (7:10)
5. Don’t Owe You a Thang (Live) (6:12)
6. Three O’Clock Blues (Live) (6:23)
7. Things Are Changin’ (Live) (6:09)
8. Numb (Live) (6:13)
9. Ain’t Messin ‘Round (Live) (6:36)
10. If Trouble Was Money (Live) (6:40)
11. Third Stone From the Sun / If You Love Me Like You Say (Live) (10:27)
12. Please Come Home (Live) (6:33)
13. Blak and Blu (Live) (4:03)
14. Bright Lights (Live) (8:26)
15. When the Sun Goes Down (Live) (5:44)

 

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