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Dernier épisode de la folle semaine de concerts, après Royal Southern Brotherhood au Divan du Monde, Steve Miller àl’Olympia, c’est  Wayne Shorter Quartet à la Salle Pleyel.

Ambiance sérieuse/studieuse, public BCBG/Chic dans une salle à l’acoustique parfaite.

C’est une légende du jazz qui joue ce soir, pour moi c’est toujours  le brillant sideman de Miles Davis et le co-fondateur de Weather Report, ce groupe qui défricha les territoires vierges  d’une musique de fusion,  mélange subtil et anachronique de l’Europe de l’Est et de l’Amérique.

Les années ont passé, le saxophoniste a 80 ans et il s’économise dans ses interventions, mais elles sont toujours aussi lumineuses, subtiles, il sait jouer doucement, comme un murmure, des phrases délicates. Mais il peut se reposer sur des accompagnateurs d’exception. Danilo Perez au piano, au jeu subtil et tout en nuances qui pince les cordes de son piano pour en sortir des sonorités nouvelles, John Patitucci à la contrebasse, qui tantôt avec ses doigts, tantôt avec son archet, donne des couleurs à son jeu et Brian Blade, avec une batterie simple mais qui, par son jeu de cymbales parfaitement bien rendue par la superbe acoustique de la salle, apporte sa finesse. Il n’emploie quasiment pas sa grosse caisse, pas de tchac a poum, boum, boum mais au contraire souligne les chorus du sac et les interventions du piano. Son entente avec John est parfaite, et par instants, son drumming fait irrésistiblement penser à Tony Williams.

Wayne Shorter joue le plus souvent du saxophone soprano, délaissant le ténor. Ses chorus sont choisis, et c’est un véritable travail d’orfèvre qu’il livre ce soir, coordonnant le groupe qui débute par une très longue introduction sur le premier morceau, une  pièce de quarante minutes. Une musique brillante, inspirée foisonnante, ce n’est pas un concert de jazz où chacun des musiciens y va de son solo, non les instrumentistes entrent et sortent d’un morceau en douceur, parfois on entend juste la basse et le piano, d’autres la batterie, mais c’est  toujours  un échange entre les musiciens qui s’entendent remarquablement, à ce niveau c’est du grand art.

Le concert durera 85 minutes, cinq morceaux rappel compris, mais ce sont des minutes de grande beauté, d’une créativité constante, entre quatre musiciens au  sommet de leur art.

 

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Tag(s) : #MUSIQUE
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