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30/12/2012, il fait froid à New York City devant l’entrée de l’Iridium, un des plus célèbres clubs de jazz de Big Apple. Ce soir  le saxophoniste Éric Alexandre a invité le tromboniste Steve Turre pour un hommage à la musique de Coltrane et plus particulièrement aux thèmes de « Blue Train ».

Sur la scène très étroite, au second plan, un vieux pianiste noir balance des notes sublimes, Harold Mabern, 77 ans  a une très longue carrière derrière lui, il a écumé tous les clubs de la ville, rencontré et joué avec un tas de jazzmen (Sonny Rollins, Roy Haynes, Lionel Hampton, Freddie Hubbard, Archie Shepp…) mais a conservé son enthousiasme, sa bonne humeur, son amour pour le jazz.

Ce concert superbe est resté gravé dans ma mémoire, aussi, quand j’apprends que le pianiste sort un nouveau CD live, je me le procure rapidement via le site du Smalls Jazz Club  (disponible en MP3, FLAC ou en CD).

L’enregistrement a été réalisé les 22 et 23 juin 2012 dans ce club niché au coeur de Greenwich Village, le jardin du pianiste, avec la section rythmique (Gerald CANONBass et Joe Farnsworth Batterie) identique du show de l’Iridium.

La musique proposée ici, est sensiblement différente et la formule du trio plus ramassée, met en valeur le jeu exceptionnel du pianiste qui puise dans le répertoire des grands noms du piano avec une version funky du « I’m Walkings » de Fats Domino mais aussi « Dreaming » d’Errol Garner ou encore « Road Song » de Wes Montgomery.

Mais ce qui donne de sa valeur au show c’est le jeu de piano d’Harold, fluide, incroyablement fluide, la musique coule toute seule, sans effort, les notes semblent attendre sagement derrière la porte que des doigts magiques tournent la poignée pour se répandre dans l’espace sonore avec l’accompagnement discret mais super efficace de la basse et de la batterie.

Le combo est particulièrement soudé et la complicité entre les trois musiciens, forgée depuis de longues années transpire sur  tous les morceaux. C’est un pur bonheur d’écouter du jazz quand il est imprégné d’une telle beauté, d’un tel feeling, avec cette simplicité qui permet d’oublier la réelle virtuosité des instrumentistes qui est mise uniquement au service de la musique, sans frime, sans fioritures.

Pas simple en effet de jouer dans ce style funky, de se lancer dans un boogie sur sa composition « Boogie For Al McShann », ou de caresser les sonorités africaines d’ « Afro Blue ».

Cet enregistrement est à conseiller à ceux qui trouvent le jazz barbant et ennuyeux et qui baillent à se décrocher la mâchoire quand le mot est prononcé. Ce concert est dynamique, joyeux, explosif, l’œuvre d’un immense pianiste discret mais au sommet de son art.

 

HAROLD MABERN – Piano
GERALD CANON  – Bass
JOE FARNSWORTH – Drums

Alone Together  
I’m Walking
Dreaming
Road Song
Boogie For Al McShann
Sesame Street
Afro Blue

Tag(s) : #MUSIQUE
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