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Les guitaristes blancs capables de jouer le blues avec le feeling des musiciens noirs se comptent sur les doigts d’une main. Peter Green faisait partie de cette catégorie, lui l’Anglais de Londres, qui après être passé dans les mains expertes de John Mayall en 1966 pour remplacer Eric Clapton, part fonder en septembre 1967 Fleetwood Mac avec Mick Fleetwood et de John McVie.
Deux remarques :
1/On parle de Fleetwood Mac période 1967/1970, pas du groupe qui fera fortune avec un rock FM banalisé ensuite.
2/Ce n’est pas Carlos Snatana qui a écrit « Black Magic Woman » et « Gypsy Queen » mais Peter Green même si Carlos a remarquablement popularisé et arrangé à sa sauce les morceaux.
Comme souvent dans les seventies, la période de créativité du groupe est relativement courte mais intense avec quatre albums, Fleetwood Mac (1968), Mr. Wonderful (1968), English Rose (1969), et Then Play On (1969) qui en font le meilleur groupe de british blues de la période devant Cream et Led Zeppelin. Et puis du 5 au 7 février 1970, le groupe donne des concerts à Boston, qui seront documentés sur un triple album live, indispensable pour tout amateur de blues. Le Mac joue avec trois guitaristes, Jeremy Spencer, Danny Kirvan et Peter, et c’est une apothéose électrique, du blues mais aussi des envolées psychédéliques, qui en font un live peu souvent mentionné et pourtant fantastique. Mais les heures sombres se profilent, en mai 1970 Green quitte le groupe, enregistre un album solo « The End of the Game » puis est enfermé dans un hôpital psychiatrique, puis deviendra fossoyeur, avant de revenir en 1979 avec un album assez réussi « In the Skies ». Encore une disparition d’une dizaine d’année avant un nouveau retour avec le Splinter Group avec qui il gravera une dizaine d’albums. Ceux qui ont assisté à un concert de ce groupe se souviendront d’un guitariste vieilli, marchant avec difficultés, et dans les dernières années une baisse de son niveau technique.
C’est toujours triste de raconter la déchéance d’un musicien aussi talentueux, mais dans mon cœur, je garde le Peter Green des grandes années quand son jeu de guitare tutoyait les étoiles.