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Hier, Place de La République à PARIS les portraits de Florence et Hussein ont été déployés.

Toujours aucune nouvelle

 

Je viens de terminer le livre de Primo LEVI, Si c‘est un homme, le jour de la commémoration du soixantième anniversaire de la libération par l’Armée Rouge du camp d’extermination d’Auschwitz.

Ce livre était chez moi depuis plusieurs années, mais j’en avais toujours retardé sa lecture.

Surtout parce que je savais ce que j’allais y trouver. Terrible témoignage d’une incroyable lucidité, quelquefois je dois relire les phrases de l’auteur tant l’émotion est forte

Et toujours cette difficulté à imaginer qu’un système politique décide froidement, méthodiquement d’anéantir des peuples entiers( les tziganes aussi ont subi cette extermination).

Le nazisme était le mal absolu, le fait d’envoyer à la mort un être humain uniquement parce qu’il était juif ou tzigane, c’est la négation pure et simple de l’humanité.

Difficile de comprendre la folie nazie, la galvanisation du peuple allemand qui même si le secret était bien gardé avait assisté (et souvent soutenu) à la montée de cette barbarie, difficile d’excuser ceux qui "ont exécuté les ordres" des allemands, comme les fascistes italiens, le régime et la police de Vichy, les polonais, les croates, les flamands la liste est longue….

Et tous ces anonymes, dans cette Europe à feu et à sang, qui ont dénoncé un voisin, une relation, par peur, par lâcheté, par cupidité..

Bien sur certains se sont comportés dignement, en cachant des juifs, au risque de leur vie, la plupart l’ont fait, simplement parce qu’ ils estimaient qu’avant d’être juif, leur voisin, ou cet inconnu ou cet enfant était un être humain, comme les autres. Ils sont la lueur d’espoir de ces temps obscurs, le coin de ciel bleu dans la grisaille et les barbelés

Beaucoup de questions restent sans réponse. Je me souviens de mon malaise en sortant de la projection du Pianiste de Roman Polanski, cette fatalité, cette absence de révolte présente dans le film.

Mais qui pouvait imaginer que ce que je ne parviens pas à nommer des êtres humains puissent inventer "la solution finale" ?

Je ne suis jamais allé à ORADOUR, je ne suis jamais allé sur les lieux de cette barbarie. Je ne suis d’ailleurs pas persuadé que d’y organiser des voyages scolaires pour des enfants et adolescents devienne la meilleure façon de leur faire comprendre.

De même le fameux "Plus jamais çà ! "

Certes personne n’a égalé en horreur le nazisme.

Mais depuis 1945, le Rwanda, le Cambodge, la Yougoslavie ont subi des massacres ethniques, des nations "civilisées" ont commis des horreurs, les USA ont napalmé le Viet Nam, les Français ont torturé en Algérie, l’apartheid a été promulgué en Afrique du Sud, les Russes ont écrasé les Tchetchènes et je ne parle pas des purges, de la guerre froide, de Tien Amen, des escadrons de la mort en Amérique Latine, des massacres dans les camps de réfugiés palestiniens avec la complicité plus que passive d’Israël…

Le monde post 1945 a-t-il vraiment tiré les leçons de cette tragédie.

Alors certes, quand Simone Veil parle avec toute sa pudeur de sa déportation, ses mots sont forts et l’émotion est palpable.

Mais les ressorts du fascisme sont toujours sous jacent, le racisme toujours présent, la haine de l’autre palpable.

Je ne suis pas certain, hélas, que notre planète soit immunisée contre la barbarie.

Tag(s) : #MUSIQUE
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