JEFF BECK-Live at the Hollywood Bowl

Cinquante ans de carrière cela mérite bien un concert spécial.

Une sorte de rétrospective et le Becko nous refait le coup. En septembre 2002 il avait déjà proposé ce genre d’évènement à Londres avec en invités Terry Bozzio, Jimmy Hall, The Big Town Playboys, The White Stripes, Imogen Heap, Aref Durvesh,, Roger Waters, John McLaughlin et Paul Rodgers.

Cette fois c’est à l’Hollywood Bowl de Los Angeles qu’il fête l’anniversaire avec son groupe de tournée Rosie Bones au chant, Carmen Vandenberg à la guitare rythmique, Ronda Smith à la basse et Jonathan Joseph à la batterie. Billy Gibbons Buddy Guy, sont les gratteux retenus pour les festivités ainsi que Beth Hart, Steven Tyler et Jimmy Hall au chant et Jan Hammer aux claviers.

Le concert démarre sur un titre extrait du dernier album Loud Hailer chanté par Rosie Bones qui n’avait pas laissé un souvenir impérissable à sa sortie, puis, on attaque la chronologie avec trois titres des Yardbirds chanté par Jimmy Hall.

Sacré chanteur le Jimmy, qui a très longtemps officié dans Wet Willie un excellent groupe sudiste américain et qui, depuis quelques années, traîne souvent dans les concerts avec Jeff Beck comme à Paris en 2016.

Puis le révérend Gibbons vient croiser le fer avec Jeff pour « Beck's Bolero » un classique parmi les classiques du répertoire, et on aborde la période jazz-rock avec les claviers de Jan Hammer avec « Freeway Jam », « You Never Know », « Cause We've Ended As Lovers », « Star Cycle » et « Blue Wind ».

Alors que le style de musique est radicalement différent de celui des premiers morceaux, la guitare reste toujours la même, tant le style de Beck est unique, personnel, reconnaissable rapidement avec son vibrato et les potards dans le rouge.

Invités ou pas, concert anniversaire ou pas, Beck reste Beck  ce sont les autres qui s’adaptent ! Comme Buddy Guy qui joue sur un « Let Me Love You » malicieux et habile.

Et puis Beth Hart enfin à son niveau sur « I'd Rather Go Blind ». La chanteuse a besoin d’être bien accompagné, d’être poussée dans ses retranchements pour donner maintenant le meilleur d’elle-même, alors qu’avec son groupe elle se met un peu trop en roue libre. Ici elle doit s’imposer, par sa puissance, par son feeling, par son interprétation, et elle y parvient avec maestria.

Dans le genre, Rosie Bones se défend bien avec “Scared For The Children” superbe ballade avant de laisser la scène à Steven Tyler qui remet le couvert des Yardbirds. Lui aussi est encore au top et livre une belle prestation vocale

Le final est classique avec “A Day In The Life” des Beatles en instrumental, toujours superbe mais pour l’occasion une version chantée aurait été bienvenue et un « Purple Rain » collectif d’où émerge Beth Hart, qui doit rappeler des souvenirs à Rhonda Smith, qui fut la bassiste de Prince.

Au final, c’est un bon concert, assez convenu néanmoins, qui est proposé comme très souvent, en version DVD, Blue ray, CD, vinyle.

Cet anniversaire était peut-être l’occasion de proposer des morceaux moins souvent joués, que ceux qui constituent la charpente des set-list du groupe.

C’est quand même l’occasion d’entendre un des plus grands guitaristes en activité.