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Je fais partie de cette frange étrange et minoritaire de la population française qui n’a jamais regardé un épisode de Dr House, aussi quand en 2011, Hugh Laurie a sorti son premier CD,  je n’ai même pas imaginé l’écouter, le rangeant dans la catégorie « des acteurs qui se font un petit caprice en sortant des chansons », (j’ai une longue liste à votre disposition, et des poubelles pleines de ces opus inutiles)
Et puis, par hasard, notre homme ouvrait la soirée New-Orleans du Festival de Jazz de Montreux l’année dernière, suivi par Dr John et Trombone Shorty.
Le show fut excellent, très pro, outre des qualités évidentes de showman, Laurie se révéla excellent pianiste, bon chanteur, et nonobstant les braillements énamourés de quelques jeunes filles excitées qui auraient préférer se faire ausculter par le Dr House plutôt que d’écouter ses chansons, il produisit un spectacle de haute volée, sachant reconstituer l’ambiance des clubs de The Big Easy de la grande époque.

« J’ai décidé de puiser plus profond dans l’immensité de la musique américaine qui m’a bercé depuis que je suis un petit garçon. Et plus j’avançais, plus je devenais ensorcelé, tant par les chansons que par les personnes avec qui j’ai eu la chance de jouer »,déclare-t-il.

Alors, à bas les préjugés faciles, l’Anglais remet le couvert, avec ce nouveau CD, et enchaîne une tournée qui passera par le Grand Rex en juillet.
Encore un album de reprises, alors que pourtant il écrit des chansons, les fantômes de Ray Charles et Jerry Roll Morton sont convoqués, dans un style toujours New-Orleans, le répertoire étant marqué par les musiciens et chanteurs noirs de la première partie du siècle dernier.
On se dit qu’avec le premier titre "The St.Louis Blues" de W.C.Handy on repart dans la même veine que le précédent disque, mais très vite on découvre des voix féminines comme Sista Jean sur le titre "Send Me To The'Lectric Chair"ou Gaby Moreno sur la reprise de « Kiss of Fire » de Louis Armstrong qui donnent des couleurs surprenantes aux chansons tout en mettant en valeur le talent de Hugh au piano.
Certes, notre homme se fait crooner et la version du « Wild Honey » de Dr John est plus suave, comme le « I Hate A Man Like You » du grand Jelly Roll Morton, mais  "Didn't It Rain" est un gospel musclé qui donne un sérieux coup de fouet à mi-CD.
Taj Mahal, est invité sur « Vicksburg Blues » afin de cautionner si besoin la démarche blues "authentique"
Mais ce genre d’exercice a des limites, ainsi le version de Unchain My Heart souffre de la comparaison avec celles de Ray Charles ou de Joe Cocker
Mais ne soyons pas plus puriste que le pire des puristes, ce deuxième album s’écoute avec plaisir, il ne révolutionnera pas l’histoire de la musique, il n’en a pas d’ailleurs l’ambition, il est l’œuvre d’un authentique musicien, qui aime profondément la musique américaine et ses racines, alors pourquoi ne pas se laisser bercer par cette atmosphère cool, ce swing léger, cette voix enjôleuse…..et puis les sons d’une clarinette, d’un dobro, d’un banjo qui élargissent le spectre sonore.

Tag(s) : #MUSIQUE
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