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1973, Lou Reed a cartonné avec son album Transformer, Walk On A Wald Side qui raconte la vie de l’underground New-Yorkais est un tube, faisant oublier le manque de succès qui a conduit à l’implosion du Velvet Underground, et son premier album solo éponyme raté.
En pleine période de rock décadent où règnent Bowie (qui produit Transformer) T Rex et arrive bientôt Roxy Music, Lou décide de faire dans la démesure. Pas de pailletes, de plate-forms boots, lui il joue le junkie au bout du rouleau, mâtiné de poète maudit, d’ange de la mort.
Quand Berlin sort c’est le choc, album morbide, spécial suicide, noir, Lou a demandé à Bob Ezrin (Bizarrement Ezrin produira The Wall de Pink Floyd réminiscence de Berlin?) de produire et réunit des musiciens de divers horizons (dont Jack Bruce) pour jouer et mettre en scène le disque. Histoire sordide, qui commence bizarrement par un Happy Birthday cafardeux, puis le décor est planté In Berlin, by the wall It was very nice Candlelight and Dubonnet on ice (A Berlin avec le mur Tout est merveilleux Sunlights & Dubonnet sur glace).
Puis très vite Lady Day When she walked on down the street She was like a child staring at her feet But when she passed the bar And she heard the music play (Quand elle marche dans la rue, elle aime avoir son fils avec elle mais quand elle entre au bar, elle aime entendre la musique). On comprend que cette fille un peu paumé est une entraîneuse qui tombe sur des hommes de bonne fortune qui contient cette maxime loureedienne The rich son waits for his father to die The poor just drink and cry And me I just don't care at all (Les enfants de riches attendent que leur père crève, les pauvres ne peuvent que crier et boire et moi j’en ai rien à foutre).
Tout le disque est ainsi, Caroline (c’est son nom) aime un mec/mac du nom de Jim qui lui en fait baver, elle se fait retirer ses enfants qui pleurent (terrifiant The Kids), elle se souvient sur son lit (The Bed) des bons moments et cela se termine par Sad Song. Ceux qui ne se sont pas jeter par la fenêtre ont gagné le droit de réécouter. Des années plus tard Lou Reed rejoue la totalité de cet album (chose qu’il n’avait jamais fait). J’ai eu un rapport passionnel et affectif avec ce disque, il m’a permis de «composer» un personnage, pendant plusieurs mois après sa sortie (et celle de Rock’n’Roll Animal avec la fabuleuse intro de Sweet Jane), Veste en velours vert, chemise ou pull noir, pantalon noir, je buvais des Pelforth brunes, et j’expliquais à qui voulait l’entendre comment fonctionnait l’underground New Yorkais sans n’y avoir jamais mis les pieds).
Mais ce disque était vénéneux, attirant, le côté obscur, noir mais intriguant de la vie, cette fascination pour le laid, le morbide qui déborde de tous les sillons. Je sais maintenant que Lou Reed était un petit salopard, que ce disque est en réalité très écrit, très ciblé qu’il met en scène les personnages sans s’exposer et que tous ceux qui y croyaient un peu trop sont tombés de haut en écoutant Sally Can’t Dance disque suivant très enjoué.
Je viens d’écouter la version concert de décembre 2006, pas mal mais décevant comparé au disque, normal d’ailleurs.
Mais je crois que je n’avais plus écouté les chansons depuis…25ans.
Je n’avais pas racheté Berlin en CD, pourtant je me souviens de l’histoire, des paroles sans effort ayant tellement joué à être Lou Reed (qui, in fine, est un sale petit merdeux prétentieux ).
Tag(s) : #MUSIQUE
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