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JJ CALE Stay Out

Bientôt six ans que JJ Cale nous a quitté. Et heureusement, pendant tout ce temps, nous n’avons pas eu droit à des compilations, des inédits, tout le genre de business plus ou moins malsain qui surgit après le décès d’un grand artiste. C’est Christine Lakeland son épouse qui gère l’héritage musical de JJ et elle réalise cette tâche avec tact et goût. Elle explique que contrairement à la légende qu’il laissait se propager, JJ ne passait pas ses journées dans son hamac avec son chapeau rabattu sur les yeux pour une sieste réparatrice, mais qu’il travaillait et peaufinait des chansons en studio. Les quinze titres proposés ne sont pas des rebuts ou des chutes de studio arrangés comme trop souvent mais des chansons que JJ polissaient.

Et c’est toujours la même histoire, cette impression que l’on connaît déjà les chansons que pourtant on découvre. C’est le coup de patte du maître, la marque de fabrique, ce son que l’on nomme le Tulsa Sound alors même que JJ habitait depuis un sacré bout de temps en Californie, préférant l’atmosphère cool d’Escondido au Dust Bowl des plaines de l’Oklahoma. A l’évidence, Cale est un immense compositeur, avec un style et un son particulier. Certes Eric Clapton, Lynyrd Skynyrd ont repris et exposé ses chansons, mais in fine, ce sont les versions originales qui sont les meilleures.

Il suffit d’écouter le premier morceau «Lights Down Low», pour replonger avec délices dans la musique de l’homme de Tulsa. La voix faussement nonchalante et traînante, la guitare qui ne joue pas une note inutile, tout cela se prolonge dans le morceau titre particulièrement réussi. Pas de clichés, pas de gimmick facile, c’est profond inspiré, cela semble tellement facile, pourtant c’est particulièrement bien écrit et interprété. Un petit côté jazzy pointe son nez sur “Tell Daddy” et son piano ou sur « Oh My My » et une douce torpeur mélancolique imprègne "Go Downtown" et one peut entendre une chaise grincer sur «If We Try». Un peu de banjo aussi dans le très réussi « Wish You Were Here » et un petit clin d’œil du côté de l’Espagne avec « Maria ». La chanson « My Baby Blues » a une jolie histoire racontée par Christine.  « Ce morceau est le premier que l’on a joué ensemble, quand on s’est rencontrés. Mais j’ignorais qu’il en avait gravé une version en cachette. Sa découverte, toutes ces années après, m’a bouleversée. »

Au final cet album posthume a largement sa place aux côtés des quatorze précédents enregistrés du vivant de l’artiste. Au-delà de l’hommage Christine Lakeland a réuni les titres encore inédits pour notre plus grand bonheur, pour nous faire oublier cette date du 26 juillet 2013 quand JJ Cale nous a quitté.

Tag(s) : #album
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