2017 L'Intervalle Montlhéry

5 Août 2017

Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende. Hier soir à l’Intervalle de Montlhéry c’était l’inverse. Une salle de restaurant pas très loin de la N20, ouvert depuis pas très longtemps, et qui a une petite scène pour les concerts. C’est un vendredi soir du mois d’août, pas vraiment le meilleur moment pour une date de concert. Pourtant, sans aucune hésitation, on traverse la banlieue sans crainte des bouchons (en plus c’était fluide) pour y aller.

Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende, non ce soir on écrit la réalité, la vraie.

Barry Melton est une légende, le guitariste de Country Joe Mc Donald, qui était à Woodstock, puis résident pendant de nombreuses années de The Saloon, 1232 Grant Avenue San Francisco… Et puis ce souvenir de 1972 à la Fête de l’Humanité avant les Who. Country Joe and the Fish sur la scène, Give me an F, Give an U, Give me an C, Give me an K, Give me a FUCK répondent des milliers de voix qui font trembler ce vieux monde, que nous refusons, à qui ce message s’adresse. Les années ont passé, mais au fond de moi, j’ai gardé ce souvenir de ce premier grand concert qui m’a fait plonger sans espoir de retour dans le rock.

Alors, avec mon tee-shirt à l’effigie de The Saloon, je me fais tout de suite repéré, les musiciens terminent leur repas, Barry, qui ne supporte pas le blond fêlé peroxydé de la White House habite depuis à Paris, et il donne quelques concerts avec un groupe composé ainsi : Barry "The Fish" Melton guitare/vocaux, Stéphane Missri, guitare vocaux, violon Martin Coriton batterie Marten Ingle basse.

Deux shows d’une heure, et envol direct pour le California Sound, les guitares ont cette sonorité particulière, et même si Stéphane Missri est du 78, il a intégré ce son (bon on ne passe pas impunément plusieurs années à jouer le répertoire du Grateful Dead avec Deadicace sans que cela laisse des traces). Le violon de Paul Susen s’intègre parfaitement au son du groupe (eh oui sur la West-Coast les stridences de Papa John Creach avec l’Airplane ont fait des émules). La section rythmique est impeccable.

Le premier set est composé de chansons plus courtes que le second, qui laisse la porte ouverte à des mini-jams. On reconnaît le célèbre « You Never Can Tell » du vieux Chuck que Tarentino a popularisé dans Pulp Fiction, je ne suis pas sûr mais peut-être aussi le « Rose of Cimarron » de Poco, d’autres du répertoire de Barry, mais j’étais trop occupé à écouter pour noter les titres des chansons. Et puis une chanson anti-Trump, Barry n' a rien perdu de son engagement pour les bonnes causes.

A la fin du set, Richard (outre le même tee-shirt que moi) a amené le premier enregistrement de Barry qui date de 1968et des poster de la grande époque de SF.

Normalement Barry reste encore quelques mois à Paris, de quoi passer encore de superbes soirées.

Quand la réalité dépasse la légende…