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Une très bonne surprise, le nouveau Springsteen High Hopes qui sort aujourd’hui.
Déjà il officialise une évidence, l’acte de décès du E Street Band, en respiration artificielle depuis la mort du Big Man, mais maintenu sous perfusion pendant trop longtemps.
Le Boss a travaillé avec Tom Morello le mec de Rage Against the Machine et le résultat se traduit par une nette amélioration du niveau qui, reconnaissons-le, était tombé bien bas depuis The Rising qui date quand même de 2002.
Certes tout n’est pas génial dans ce CD hétéroclite, les deux premiers titres sont déroutants, on trouve encore quelques reliques irlandaises un peu gonflantes, mais et même si c’est un peu réchauffé, American Skin (un des meilleurs titres écrit par notre homme toutes époques confondues) est repris dans une superbe version, ainsi qu’une version électrique de The Ghost of Tom Joad particulièrement réussi, même si l’intro au violon est dispensable. Et dans cette nouvelle version, le Bruce nous démontre qu’il en a encore sous la pédale, les guitares s’envolent, et l’émotion contenu dans les paroles inspirées des Raisins de la Colère de Steinbeck explose dans les passages musicaux
Heaven’s Wall est très réussi, mais il faut admettre qu’on reconnait difficilement le phrasé de Bruce.
Et puis de grandes chansons, The Wall qui montre là encore que Springsteen en solo sait encore faire passer de l’émotion, et la reprise de Dream Baby Dream de Suicide ce duo new-yorkais minimaliste dans l’univers est totalement à l’opposé de celui de Springsteen.
Avec ce disque fait de bric et de broc, sans thème unificateur, j’ai l’impression de retrouver un peu de la magie des grandes années, celles où Bruce était au top.
Je porte un jugement assez cruel sur les CD de la dernière décennie, à la limite avec l’ensemble il aurait pu en faire un seul de correct, mais High Hopes a déjà passé plus de temps dans le lecteur que les Magic, Workin On a Dream ou Wreking Ball et je ne vous parle même pas des Seeger Sessions.
Reste maintenant à voir ce qui va se passer en live, là où il excelle. Je plaide depuis des années pour un groupe resserré, cinq musiciens maximum et si possible pas dans les stades.
Allez Bruce tu es revenu dans le droit chemin. Continue !